Collectif – 2015

itinéraire

Salim Bachi

D’odyssées en tragédies
ALGERIE

« M’assigner une seule appartenance me met mal à l’aise: je me sens avant tout écrivain et mes livres portent le témoignage de la complexité du monde. »
Pour avoir vécu à Annaba jusqu’à la terrible « décennie noire », l’ auteur du Consul (Gallimard, 2015) sait la violence de son pays, ses tensions, ses frustrations et ses conflits mortifères. De sa plume lyrique, caustique et intransigeante, il s’attaque à cette réalité algérienne, à l’intégrisme islamique, aux discordances des sociétés occidentales à travers notamment Le silence de MahometTuez-les tousLe chien d’Ulysse.
Bibliographie: aux éditions Gallimard: Le Consul (2015); Amours et aventures de Sindbad le marin (2010); Le silence de Mahomet (2008); Les douze contes de minuit (2006); Tuez-les tous (2006); la Kahéna (2003); le chien d’Ulysse, (2001). Chez Flammarion: Le dernier été d’un jeune homme (2013). Chez Grasset: Moi, Khaled Kelkal (2012). Aux éditions du Rocher: Autoportrait avec Grenade (2005).

Mika Biermann
Paroles de fabulateur
ALLEMAGNE
« Je suis allemand et le français reste pour moi un grand mystère. »
Rythmées par les délires, les tensions et la paranoïa, les histoires de ce romancier allemand sont des feux d’artifices où la réalité explose, satirique et abracadabrantesque. Un univers farfelu développé avec une ironie subtile et un grotesque émouvant autour d’une communauté de lilliputiens (Mikki et le village miniature), d’une absurde expédition polaire (Un Blanc) et des confessions d’un aliéné mental (Palais à volonté).
Bibliographie: Mikiki et le village miniature (POL, 2015); Palais à volonté (POL, 2014); Un blanc (Anacharsis, 2013); Ville propre (La Tangente, 2007); Les 30 jours de Marseille (Climats, 1996).

Jean-Marie Blas de Roblès
L’aventurier du verbe
FRANCE

« Pour moi, écrire c’est raconter des histoires tout en faisant briller la langue. »
Du Tibet (La montagne de minuit) à l’Orient des Mille et Une Nuits (La mémoire de riz) et du Brésil (Là où les tigres sont chez eux) jusqu’à L’Île du Point Némo, cet archéologue originaire de Sidi-Bel-Abbès, voyageur érudit, est avant tout un « maître de l’imaginaire » dont la prodigieuse machine à fiction vous entraîne dans des histoires tentaculaires entre conte philosophique, épopée foisonnante et odyssée fantastique.
Bibliographie: Hautes lassitudes (Dumerchez, 2015), L’île du Point Nemo (Zulma, 2014), Les Greniers de Babel (Invenit, 2012), Lé Mémoire de riz (Zulma, 2011), La Montagne de minuit, (Zulma, 2010), Méduse en son miroir (Mare Nostrum, 2008), Alerte, Catacombes, (le Mâche-laurier, 2006). Il publie également des essais chez Edisud (collection archéologie).

Eugène Ebodé
La mémoire en héritage
CAMEROUN
« Je suis un écrivain de la passerelle, qui jette des ponts entre plusieurs mondes. »
Entre son Cameroun natal et sa France adoptive, le romancier imagine un troisième territoire pour poser les fondations de son œuvre : celui de la mémoire. À travers une trilogie parsemée des souvenirs de sa jeunesse africaine, du combat de Rosa Parks pour la liberté ou du témoignage rwandais de Souveraine Magnifique, l’écrivain rappelle ce qui a existé et ce qui l’a construit tout en percutant notre conscience collective.
Bibliographie: Souveraine magnifique (Gallimard, 2014); La Rose dans le bus jaune (Gallimard, 2013); Métisse palissade (Gallimard, 2012); Madame l’Afrique (l’Apic, 2011); Silikani (Gallimard, 2006); Le fouettateur: poème épicé (Vent d’ailleurs, 2006); Grand-père Boni et les contes de la savane (Monde global, 2006); la Divine colère (Gallimard, 2004); La transmission (Gallimard, 2002); Le briseur de jeu (Moreux, 2000).

Praline Gay-Para

Les voix du monde
LIBAN
« Le merveilleux réside dans la rencontre. L »écoute et l’imaginaire feront le reste. »
Curieuse insatiable et infatigable voyageuse, cette conteuse libanaise parcourt le monde en quête d’histoires (récits de vies, rumeurs urbaines, fables et légendes) qu’elle recueille, adopte, adapte et raconte en retour. Dans une langue colorée, elle publie de nombreux livres pour enfants et des anthologies de Contes très merveilleux des quatre coins du monde où le traditionnel et le contemporain s’enchevêtrent avec tendresse.

Bibliographie: Bonnet rouge et blanc bonnet (Didier jeunesse, 20141), Contes très merveilleux des quatre coins du monde (Actes Sud, 2014); Du bout des doigts (Enfance et musique, 2014); Ti Moun dit non! (Syros, 2014); Petit Beignet rond et doré (Didier Jeunesse, 2013); Récits de mon île (Actes Sud, 2013); Pourquoi je ne suis pas née en Finlande? (Paradox, 2011).

Pavel Hak

L’écriture à bout portant
TCHEQUIE
« Le roman est quelque chose de fort, de puissant, qui doit brasser le monde.« 
D’une écriture de combat, acérée, précise et névralgique, cet écrivain tchèque « explorateur des entrailles de la condition humaine » révèle sur fond de guerres, de tortures, de prostitution, de trafics et de corruptions, la face noire d’une époque marquée par la terreur et la déshumanisation.
Bibliographie: Vomito negro (Verdier, 2011: prix littéraire des Jeunes Européens 2013); Warax (Seuil, 2009), Trans (Seuil, 2006: prix Wepler); Lutte à mort (Tristram, 2004); Sniper (Tristram, 2002), Safari (Tristram, 2001).

Patricia Nolan

La poésie qui vagabonde
IRLANDE
« …nous arpentons les surprises de la vie, déceptions, livres non publiés, et cette crainte pire que toutes: devenir un poète oublié. »
« Nomade décidée à polliniser la lune » cette irlandaise pérégrine des côtes britanniques aux déserts de Namibie, du Cap de Bonne-Espérance à Paris, emportant toujours la poésie avec elle. Entre confidences, anecdotes, larmes amères et éclats de rire, elle balaye ses souvenirs en Travelling et fixe l’instant et l’essentiel de nos vies dans des recueils où l’âme se déshabille en Strip Tease avec pudeur et simplicité.
Bibliographie: des dragons et des roses (avec Patrick Raynal, Nuit myrtide, 2010); Strip-tease (traduction de Emmanuèle Sandron, Le Castor astral, 2005; Encres nomades (collectif, Nuit Myrtide, 2002); Travelling (traduction de Cécile Wajsbrot, le Castor astral, 2001); Irlande (photographies de Jean-Pierre Duval, Romain Pages éditions, 1997.)

Alexandre Romanès
Nomade en vers libres
TZIGANE
« il y a des poètes que j’admire. Peut-être que je n’ai pas supporté de les voir passer. J’ai voulu être l’un des leurs. »
Dans une culture où « le Gitan n’écrit pas, le Gitan parle », cet enfant de la balle, fondateur du Cirque Romanès, veut abreuver le monde de ses Paroles perdues et de ses Histoires tziganes (Gallimard) qu’il signe comme un « intuitif saisissant le réel » de proverbes en réflexions et d’aphorismes en rêveries. Comme faite de rien, sa poésie, simple et évidente, tend vers une nudité spirituelle à la fois essentielle et universelle.
Bibliographie: Un peuple de promeneurs. Histoires tziganes (Gallimard, 2011); Sur l’épaule de l’ange (Gallimard, 2010); Paroles perdues (Gallimard, 2004); le Premier cirque tzigane d’Europe (Le temps qu’il fait, 1994).

Shumona Sinha
Les mots déracinés
INDE
« Si la langue bengalie est ma racine, le français sera mon aile. »
Puisant dans son expérience d’expatriée bengalie (Fenêtre sur l’abîme) ou témoignant de son quotidien d’interprète auprès des demandeurs d’asile (Assommons les pauvres !), cette exilée de Calcutta raconte le déracinement, questionne les notions d’identité et nous entraîne au cœur de ses souvenirs, de sa ville natale et de sa langue abandonnée dans une prose poétique, parsemée de métaphores saisissantes de justesse et de rage.
Bibliographie: Calcutta (L’Olivier, 2014, Grand Prix du Roman de la Société des Gens de Lettres); Assomons les pauvres! (L’Olivier, 2011, prix Eugène Dabit du roman populiste 2011, prix Valéry-Larbaud 2012); Fenêtre du Bengale (la Différence, 2008).

Inventaire